La Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme (CCDH) a manifesté il y a quelques jours contre les abus psychiatriques devant le Centre Hospitalier de Lannemezan.
Une jeune patiente de 18 ans s’est pendue à son lit avec une écharpe, elle était hospitalisée depuis janvier 2017 dans cet établissement. Ce fait a été mentionné dans La Dépêche, en février 2017.
Alors que la direction du Centre Hospitalier n’a pas daigné répondre à la famille sur cet incident, les parents de cette victime ont porté plainte.
Il est à rappeler que le 4 mai 2018, une infirmière du Centre Hospitalier de Lannemezan a été condamnée par le Tribunal de Tarbes à un an de prison avec sursis avec deux ans de mise à l’épreuve et une interdiction définitive d’exercer. Elle se servait des cartes vitales de ses patients et falsifiait des ordonnances pour se procurer des psychotropes, pour un total de 195 ordonnances à son actif.
La CCDH a ainsi décidé de se rendre devant les portes du Centre Hospitalier afin de dénoncer haut et fort les abus pratiqués dans l’établissement.
La présidente de l’association a précisé : « Selon le dernier rapport annuel de la Commission des soins psychiatriques des Hautes-Pyrénées, la législation en matière d’internements sous contrainte n’est pas respectée. Les procédures doivent être utilisées à titre exceptionnel car elles ne comprennent pas suffisamment de garanties pour éviter les abus. L’hospitalisation d’urgence nécessite un seul certificat médical au lieu de deux dans le cadre d’une admission à la demande d’un tiers. Quant aux soins en cas de péril imminent, cette procédure permet à un seul et même psychiatre d’interner de force n’importe quel citoyen, sans l’accord de la famille ou des proches. »
Elle a ajouté que l’utilisation de ces procédures est particulièrement inquiétante dans les Hautes-Pyrénées : 72% des internements sans consentement décidés par le directeur du Centre Hospitalier de Lannemezan sont des mesures d’urgence ou de péril imminent, ce alors même que la loi précise qu’elles doivent rester exceptionnelles.
La CCDH est une association spécialisée dans la protection des droits de l’Homme dans le domaine de la santé mentale. Elle a été cofondée par le professeur de psychiatrie, le docteur Thomas Szaz, et par l’Église de scientologie en 1969 afin de dénoncer les violations psychiatriques des droits de l’homme. L’antenne française a été enregistrée en 1974.