MADRID, ESPAGNE – Des membres de la Commission des citoyens pour les droits de l’Homme d’Espagne, accompagnés de groupes de la CCDH de toute l’Europe, ont manifesté à Madrid lors du 33e Congrès européen de psychiatrie. Ils demandaient la fin des pratiques psychiatriques coercitives.
Des centaines de manifestants de la CCDH ont défilé dans le quartier chic de Salamanca, à Madrid, pour demander la fin des prescriptions abusives de psychotropes aux enfants, des électrochocs et d’autres pratiques coercitives en matière de santé mentale.
Les manifestants venus de différents pays européens se sont également rassemblés devant le 33e Congrès européen de psychiatrie. Ils ont dénoncé les pratiques jugées contraires aux droits humains fondamentaux qui sont toujours en vigueur dans les services de santé mentale en Europe.
Le groupe a mis l’accent sur l’utilisation répandue d’hospitalisations sous contrainte, de traitements médicamenteux forcés, de contentions mécaniques et d’électrochocs. Il a qualifié ces pratiques de dégradantes, déshumanisantes et incompatibles avec les normes de soins de santé modernes. Ces violations psychiatriques provoquent des traumatismes et des dommages profonds.
Mettre fin aux pratiques coercitives dans le domaine de la santé mentale
Se basant sur les recommandations d’organes des Nations unies tels que le Comité des droits des personnes handicapées et le Comité contre la torture, la CCDH s’est fait l’écho de leur position selon laquelle les hospitalisations psychiatriques sous contrainte doivent être « complètement éliminées ». Ces organismes ont déclaré que de telles pratiques constituent une détention arbitraire et peuvent être assimilées à un traitement inhumain ou dégradant, tandis qu’une contention prolongée peut être qualifiée de torture.
Le groupe s’est également inquiété de la prescription excessive de psychotropes en Espagne, notant que le pays se classe parmi les plus gros consommateurs de tranquillisants au monde. « Nous observons une corrélation inquiétante entre l’augmentation de la consommation de psychotropes et l’augmentation des taux de suicide », a déclaré un porte-parole de la CCDH.
De même, le diagnostic et le traitement du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) figuraient parmi les questions soulevées par les manifestants. La CCDH a souligné qu’aucun marqueur biologique définitif ne confirme le trouble.
La CCDH a aussi fait référence à une étude réalisée en 2022 par le Collège universitaire de Londres qui a remis en question la théorie du « déséquilibre chimique » de la dépression. « Il n’existe aucune preuve convaincante que la dépression est associée à, ou causée par, des concentrations ou une activité plus faibles de la sérotonine ».
Les manifestants ont également souligné l’influence de l’industrie pharmaceutique sur la psychiatrie. Le porte-parole a mis en évidence des conflits d’intérêts parmi les principaux psychiatres présents au Congrès de l’Association européenne de psychiatrie, en raison de leurs liens financiers avec des sociétés pharmaceutiques.
Encourager des réformes fondées sur les droits de l’Homme
La CCDH s’est alarmée des discussions qui ont eu lieu lors du congrès – notamment le retour des asiles, le suicide assisté pour les maladies mentales et les traitements psychédéliques. Selon elle, ces points vont à l’encontre des orientations préconisées par l’Organisation mondiale de la santé et le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme.
Les manifestants ont exhorté l’Association européenne de psychiatrie à adopter des réformes fondées sur les droits de l’Homme, la rigueur scientifique et l’autonomie personnelle.
« En matière de santé mentale, les droits de l’Homme ne sont pas négociables », a déclaré le porte-parole de la CCDH, exigeant un système de santé mentale qui respecte la dignité, l’autonomie et les preuves, et non la coercition ou le silence.
Depuis 2009, la Commission des citoyens pour les droits de l’Homme d’Espagne est officiellement reconnue comme une association d’intérêt public par le ministère de l’Intérieur du gouvernement espagnol.
La CCDH internationale est un organisme caritatif à but non lucratif de surveillance de la santé mentale, cofondé en 1969 par le professeur émérite de psychiatrie Thomas Szasz et l’Église de Scientology. Le rapporteur spécial de la Commission des droits de l’Homme des Nations unies a reconnu la CCDH internationale comme une force essentielle à l’origine de « nombreuses grandes réformes », après avoir documenté des milliers de cas d’abus psychiatriques.
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