Les constitutions

Les constitutions

de L.Ron Hubbard

28 juin 1969

 

Les constitutions

Une Constitution est un acte juridique qui établit ou modifie un gouvernement.

La plupart des Constitutions sont écrites, mais certaines sont partiellement écrites et partiellement sous-entendues. Quelques-unes des premières Constitutions grecques n’étaient pas écrites.

Presque toutes les Constitutions modernes sont incomplètes et seule la Constitution de la République d’Irlande engage les dirigeants et les employés du gouvernement aussi bien que le peuple. Dans tous les autres États, les hommes politiques et les employés sont « au-dessus de la loi », ce qui se traduit bien sûr par une annihilation complète de la Constitution en ce que les gens qui dirigent l’État ne sont pas liés par l’acte juridique qui fonde l’État, ce qui fait de leurs Constitutions une sorte de tromperie. La divergence entre la Constitution et la conduite réelle du gouvernement est la cause principale des révoltes.

Pour bien faire une Constitution serait composée de quatre sujets ou parties :

 

A. Le but de l’État

B. La composition du gouvernement

C. Les droits des citoyens

D. Les codes pénaux

Quand on rédige une constitution, on se concentre sur son attrait. Les initiateurs ont d’abord et avant tout le problème de persuader une population d’accepter un acte du gouvernement.

Comme bien des promesses politiques, l’effort de persuasion n’est pas véritablement sincère. Il en résulte que l’on omet une ou plusieurs parties essentielles d’une Constitution et des « hommes qui savent mieux que les autres » les ajoutent plus tard sous forme de « lois ».

Par exemple, les membres de la Convention constituante de 1787 aux États-Unis n’avaient pas l’intention d’avoir autre chose qu’une république, alors qu’ils insinuaient, à ce moment et continuellement par la suite, qu’ils fondaient une « démocratie ». Une république est un gouvernement dans lequel les « meilleurs » représentent le peuple et agissent pour le « bien du peuple ». Une fois élu, une « représentant du peuple » suit son propre chemin et obéit le plus souvent aux ordres des groupes d’intérêts particuliers qui ont financé sa carrière. Une démocratie est un gouvernement direct du peuple, quelque chose observé en France récemment où aucune décision grave n’était prise sans référendum populaire.

Les politiciens semblent avoir un problème récurrent : comment prétendre garantir la liberté tout en se réservant en fait le droit au despotisme. Nous observons cela dans toute Constitution qui omet ou plus tard néglige un des éléments importants d’une Constitution alors qu’elle en offre une au peuple.

La Constitution initiale des États-Unis omit à la fois la Déclaration des droits et le code pénal. Quelques années après son adoption, la rébellion de Shays et d’autres perturbations publiques forcèrent les États-Unis à ajouter rapidement une Déclaration des droits, connue maintenant sous le nom des Dix premiers amendements.

Cependant, le politicien laissa tomber plus tard la partie A, en disant que le préambule n’avait pas force de loi, privant ainsi l’État de but, le condamnant par la suite à des politiques incohérentes et vaines et installant une nouvelle voie pour la tyrannie.

Les Constitutions de l’État australien sont entièrement ignorées sans la moindre gêne. Toutes les parties d’une Constitution sont donc omises d’un coup par négligence flagrante. Ces Constitutions étaient des exemples purs de combines de relations publiques sans autre signification.

Non seulement les éléments essentiels manquent à la Constitution grecque récente, mais le référendum qui l’adopta était encore visible sur les panneaux d’affichage quand le gouvernement la viola sur tous les plans malgré l’acceptation du peuple. Il s’agit là de l’un des exemples les plus purs de tour de relations publiques documenté.

Une fois qu’une population a accepté une Constitution, elle a abandonné le droit d’agir autrement. Par conséquent, on peut attribuer un despotisme intentionnel à une Constitution qui laisse des parties essentielles sous silence ou qui délègue leur résolution à quelques privilégiés.

Les changements constitutionnels sont habituellement effectués dans le sens d’une plus grande restriction de la liberté et sont généralement accompagnés de désastre.

Le changement de 1905 dans la Constitution américaine qui annula la clause prohibant la capitation ouvrit la porte au cauchemar affreux d’un système d’imposition du revenu qui a ses propres tribunaux et qui condamne tout citoyen sans égard pour la Déclaration des droits.

La loi tristement célèbre de la Prohibition qui interdit l’alcool fut à l’origine du crime organisé et accéléra la détérioration d’un pays qui était déjà moribond à cause du changement dans la capitation. La loi de la Prohibition finit par être supprimée de la Constitution, mais pas avant que le crime ne fût bien financé.

Une Constitution qui omet n’importe laquelle de ses quatre parties essentielles est une invitation à la tyrannie, car ces parties manquantes seront fournies par des législateurs et changées continuellement.

Une Constitution qui n’a pas de clause permettant à un membre du public de poursuivre en justice des membres du gouvernement élus, nommés ou employés ne vaut pas la peine d’être imprimée, car elle deviendra un motif de révolte étant donné qu’elle favorise la croyance dans le public que son gouvernement n’est pas son gouvernement, mais autre chose.

Une Constitution n’est une bonne chose que si elle accorde à tous les points ci-dessus l’attention raisonnable qu’ils méritent. Sinon c’est une mauvaise chose et une invitation à un piège dans lequel la population tout entière peut devenir opprimée.

 

La constitution
« La loi tristement célèbre de la Prohibition qui interdit l’alcool fut à l’origine du crime organisé et accéléra la détérioration d’un pays qui était déjà moribond à cause du changement dans la capitation. La loi de la Prohibition finit par être supprimée de la Constitution, mais pas avant que le crime ne fût bien financé. »